SAINT-JAMES.

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Saint-James, de la pêche à la morue aux stars du rap.

La marque normande a érigé ses pulls et autres marinières en véritables icônes du style à la française. Aujourd’hui « sold out» en Corée et au Japon, elle est devenue tellement cool qu’elle se paie même une collab’ avec le rappeur Orelsan.

Tout d’abord, commençons par une mise au point. On ne prononce pas Saint-James à l’anglaise, comme le James de James Bond, mais bien « jam » avec un accent franchouillard imperméable aux ondées normandes !


C’est d’ailleurs le point de départ de Saint-James. Au XIXe siècle, quand les pêcheurs de Cancale, Saint-Malo et Granville embarquaient pour pêcher la morue à Terre-Neuve, leur sac contenait un pull-over en laine rendu imperméable par son point tricoté ultra serré, les protégeant ainsi des intempéries et du froid. 

Saint James

Au fil des décennies, matelots, plaisanciers et marins du dimanche en feront un vêtement culte que le ministère des Affaires étrangères a même propulsé dans le très select club Entreprise du Patrimoine Vivant en 2013, une distinction que l’État décerne aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence.
Rayé ou uni, avec des boutons à l’épaule, ce basique a su séduire toutes les générations en résistant à la tentation de la délocalisation.

Le savoir-faire normand

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Aujourd’hui, Saint-James emploie 350 collaborateurs, tous formés à plusieurs postes parfois durant dix-huit mois.

Ouverts au grand public en 2014, les ateliers – l’une des plus grandes unités de tricotage d’Europe – accueillent les visiteurs avec une série de portraits de vedettes en marinière : Picasso, Audrey Hepburn, Jean Seberg, Cocteau, ou plus récemment Étienne Daho et surtout Jean Paul Gaultier. 

Après les paillettes, place à la salle des tricoteuses. Dans un ronron lancinant de va-et-vient, soixante-quinze machines tricotent 24 heures sur 24 avec leurs deux têtes les panneaux dont on fera les pulls ou les gilets.

« En un mois, nous tricotons l’équivalent d’un aller-retour entre la Terre et la Lune », confie Luc Lesénécal, président des Tricots Saint-James depuis 2012. « Un pull marin, c’est vingt-cinq kilomètres de fil, quinze jours entre le tricotage et le produit fini, et l’intervention de dix-huit mains. »

Le brouhaha des machines laisse place au silence monacal de la salle de raccoutrage, où les doigts de fées de plusieurs employées traquent le moindre défaut sous des néons et de grosses loupes : une maille coulée, une impureté restée dans cette matière vivante qu’est la laine. 

Les ateliers sont répartis en quatorze îlots autonomes. Ici, pas de travail à la chaîne. Des femmes cousent les étiquettes à la machine, tandis que d’autres tricotent un surjet.

Plus loin, les marinières sont repassées.

Saint James

Au remaillage, des doigts agiles guident le pull autour d’une machine circulaire pour le lier à son encolure. Soudain, une couleur orange hyper flashy détonne avec le navy – « Non, ce n’est pas du bleu marine ! » – de rigueur.

« C’est la couleur qu’a choisie le rappeur Orelsan pour notre collection capsule sortie en novembre dernier », se félicite Luc Lesénécal. Saint James Une collaboration placée sous le signe de la Normandie – Orelsan est originaire de Caen – et presque née d’un accident : « Quand Orelsan m’a contacté, j’ai d’abord cru que c’était un chanteur “folklorique” de Normandie. Je l’appelais Aurélien et le prenais un peu à la légère. Je me disais que j’aidais un jeune artiste normand qui débute.

Quand j’ai vu qu’il remplissait les Zénith et Bercy plusieurs soirs de suite, faisait la une des magazines et avait une équipe d’une cinquantaine de personnes, je suis tombé de ma chaise ! »

La marque avait déjà joué le jeu de la collab’ avec la marque Le Slip Français. Ainsi va l’alchimie Saint-James : un savoir-faire local allié à l’air du temps. Entre immédiateté, authenticité et transmission.

Envie de découvrir ce lieu ?

Tricots Saint-James
B.P. 1 - Z.I. route d’Antrain, 50240 Saint-James.
Tél. : 02 33 89 15 55
Site internet

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